Deux écrivains de renom face aux élèves

Tanguy Viel et Laurent Mauvignier

27.03.23

Vendredi dernier, le lycée a accueilli deux écrivains de renom : Tanguy Viel et Laurent Mauvignier, invités dans le cadre des INsolences d’Ernest, venus rencontrer les élèves de 506, 601 et 612.

Faut-il encore présenter Tanguy Viel, ancien pensionnaire de la Villa Médicis (2003-2004), auteur de L’absolue perfection du crime, prix Fénéon et prix littéraire de la vocation 2002, et de Article 353 du code pénal, Grand prix RTL-Lire et prix François-Mauriac de la région Aquitaine 2017, lui qui disait cette même année : Il faut être résolument idiot au moment où on se met à écrire et même plus qu’idiot : animal, végétal, sauvage, moléculaire ? Tanguy Viel est un habitué du lycée Renan et des INsolences.

Pour Laurent Mauvignier, intervenir au lycée Renan est une grande première. Cet autre ancien pensionnaire de la Villa Médicis (2008-2009) est un écrivain multi-primé – 16 prix littéraires à son actif, dont le prix Fénéon et le prix Wepler en 2000, le prix des Libraires en 2010, le Grand prix de littérature de la Société des Gens de Lettres en 2015..., auteur de romans – le dernier étant Histoires de la nuit (2020) –, d’essais – comme son Voyage à New Dehli (2018) – et de pièces de théâtre – Retour à Berratham a reçu le prix Emile-Augier en 2016 décerné par l’Académie française.

Pourquoi sont-ils venus ensemble ? Tout simplement parce qu’ils se connaissent très bien depuis plus de 25 ans et que leur éditeur est le même. Laurent Mauvignier était intéressé par cette expérience lycéenne qu’il a voulu tenter avec son camarade d’écriture.

Pour les élèves de ces trois classes, la matinée de ce vendredi commença par le visionnage du film L’innocent au Club 6, dont Tanguy Viel est coscénariste.

Bien en amont, les élèves avaient lu et étudié un livre de chacun des deux auteurs avec leur professeure de français – Evelyne Debretagne pour les 2nde et Anne Zobolas pour les 1ère : La fille qu’on appelle (2021), de Tanguy Viel, et Continuer (2018), de Laurent Mauvignier.

Cette nouvelle rencontre vivante aura été l’occasion pour tous ces jeunes de parler cinéma, littérature et théâtre avec deux écrivains talentueux et très à l’écoute.

Tanguy Viel : J’ai commencé à écrire il y a vingt ans dans un épais brouillard [...]. Mon langage flottait [...]. Et puis peu à peu, l’écriture a fini par faire ce que je lui demande depuis vingt ans : me déposer sur un sol, s’approcher des choses, les circonscrire dans le langage. Mais ce n’est pas un changement de vision, c’est seulement une confiance augmentée, travaillée au fil du temps, dans les liens du langage avec le monde. Peu à peu je parviens à habiter une langue qui a ses connivences dans le réel, qui s’ouvre à sa propre confiance, presque transitive. Les mots et les choses se reconnectent et la vie circule des uns aux autres.

Laurent Mauvignier a commencé à écrire très tôt avec un livre déclencheur quand j'étais enfant, à l'hôpital, Un bon petit diable de la comtesse de Ségur, avec l'envie d'écrire la suite, de continuer, parce que j'étais immobilisé sur un lit. Quant à son attrait pour le théâtre, il l’explique ainsi : Le théâtre fonctionne comme le cinéma. J'ai des moments de boulimie de théâtre... je ne comprends pas que ça ne se vende pas mieux que les romans. C'est souvent plus rapide, plus alerte, plus vivant.

Une fois n’est pas coutume, une deuxième séance s’est tenue l’après-midi à l’attention de classes du lycée Freyssinet. Une belle collaboration entre les deux établissements.